Née en 1994, l'Alfa 145 fut épaulée début 1995 par la 146, pour devenir une version plus familiale dotée de quatre portes et d'un coffre séparé. Elle a été remplacée fin 2000 par un modèle unique, l'Alfa 147. Faut-il se laisser séduire par ce modèle ?
Les plus :
Ligne
Comportement routier
Choix de motorisations
Les moins :
Suspensions fermes
Finition légère
Fiabilité aléatoire (moteurs "Boxer")
Sur le marché de l'Occasion
L'Alfa 145/146 se déniche assez facilement sur le marché de l'occasion. Sa cote peu soutenue face à d'autre compactes plus recherchées, comme la Volkswagen Golf, la rend intéressante pour les petits budgets. Toutefois, il faut impérativement opter pour un modèle à l'entretien irréprochable et ayant moins de 100 000 km. Mieux vaut aussi jeter son dévolu sur des modèles postérieurs à mars 97, date à laquelle les vieux moteurs "Boxer" (4 cylindres à plat) ont cédé leur place à des unités plus modernes, baptisées 1.4 16v, 1.6 16v, 1.8 16v. En ce qui concerne le diesel, le vieux TD 90 ch n'a été remplacé par le 2.0 JTD qu'à partir de juillet 1999. Attention, donc, aux appellations…
Présentation
L'Alfa 145/146 a succédé à l'Alfa 33, dont la carrière en France fut assez discrète. Elle s'inscrit dans la catégorie des berlines compactes, particulièrement fournie en Europe. D'abord présentée en carrosserie 3 portes, la 145 fut épaulée l'année suivante par une variante à coffre séparé, baptisée 146, dont l'originalité réside dans sa malle arrière relevée. Si les styles diffèrent, la base technique et les moteurs sont identiques. L'Alfa 145 est plutôt ramassée, avec 4,06 m de longueur (soit l'équivalent d'une Peugeot 306), et possède un hayon pratiquement vertical. Sa découpe de vitre originale n'a cependant pas fait école ; pourtant, elle se révèle bénéfique pour la visibilité arrière et donc la sécurité. Plus longue de 18 cm au niveau des porte-à-faux arrière, l'Alfa 146 est une petite berline tricorps à malle arrière séparée, dont l'allure rappelle celle de la Seat Cordoba. Si le dessin de la planche de bord est encore d'actualité, on n'en dira pas autant de la qualité des plastiques et de leur assemblage. La planche de bord évidée côté passager ne plaira pas à tout le monde, même si elle dégage une bonne impression d'espace. Revers de la médaille : on ne peut absolument rien poser dessus et il faut se rabattre sur la boîte à gants (à la contenance comptée) ou les petits bacs de portes. La 146 (5 portes) doit composer avec des places arrière étriquées et un coffre aux formes irrégulières, alors que sa vocation familiale est sensée être plus affirmée que celle de sa cousine 145. La greffe des portes arrière et de la malle séparée n'apporte donc pas d'avantage notable en termes d'habitabilité et de commodité d'utilisation.
Conduite
Comme toute Alfa qui se respecte, on ira chercher les points positifs au niveau de l'agrément de conduite, de haut niveau et bien servi par un châssis à la fois vif et équilibré. Cette traction obéit au doigt et à l'œil, et ne rechigne pas à glisser de l'arrière lorsqu'on la sollicite tout en conservant un comportement routier rassurant. C'est une berline qui, en définitive, a très peu vieilli sur le plan dynamique. Revers de la médaille : les suspensions font preuve d'une fermeté excessive. Sur ce plan, on trouve aujourd'hui de meilleurs compromis. Autre défaut n'ayant jamais été corrigé : un rayon de braquage trop grand qui rend les manœuvres de stationnement parfois pénibles. L'insonorisation est un peu légère et les bruits aérodynamiques sont importants à haute vitesse.
Sécurité/Performances
L'Alfa 145/146 a connu deux générations de moteurs au cours de sa carrière : des 4 cylindres opposés à plat dits "Boxer", de 1995 à mars 1997, puis des 4 cylindres en ligne. Concernant les moteurs "Boxer", la prudence est de mise, car leurs excellentes dispositions aux hauts régimes sont souvent fatales à leur longévité. Il vaut mieux éviter les modèles affichant plus de 100 000 km, et exiger un carnet d'entretien en bonne et due forme. La motorisation intermédiaire 1,6 litre, forte de 103 ch, est le bon compromis. Quelques moteurs 1,7 litre à culasse 16 soupapes (130 ch) peuvent encore se trouver. La version 1,3 litre 90 ch est relativement répandue, mais elle affiche des performances et un agrément modestes.
Le restylage de mars 1997 est marqué par l'arrivée des 4 cylindres en ligne, globalement plus fiables et aussi agréables à conduire que les vénérables moteurs "Boxer". Ils se caractérisent par leur double allumage "Twin Spark" (deux bougies par cylindre), et par des consommations en baisse. La première proposition 1. 4 T.S. (103 ch) constitue déjà un très bon choix. C'est d'ailleurs la plus répandue en seconde main. Le 1.6 T.S. (120 ch) n'apporte pas grand chose de plus et, quitte à monter en gamme, autant s'offrir le 1.8 16V (145 ch), particulièrement vigoureux et encore assez léger pour ne pas "plomber" le train avant. Le diesel JTD (Common rail), monté à partir de 1999, est performant, agréable et assez discret.
Fiabilité
Les 145/146 font encore partie des Alfa à surveiller, malgré d'indéniables progrès enregistrés par rapport à la 33. Tous les moteurs ont connu des problèmes d'électronique rendant le ralenti et la progression à froid chaotiques. Sur les moteurs 4 cylindres "Boxer", il faut surveiller les suintements d'huile, de même que sur le 1.9 TD, dont les changements de joint de culasse entre 60 et 80 000 km ne sont pas rares. Le 1.9 JTD semble plus fiable, malgré quelques problèmes de pompe d'injection pris sous garantie sur les premiers modèles (1999). Dans l'habitacle, les bruits et grincements divers sont légion : ils proviennent de la planche de bord et du hayon. Côté carrosserie, il n’y a pas de gros problème : la protection anti-corrosion est correcte.
Conclusion
Dotée d'une ligne originale, disponible avec de nombreuses motorisations et affichant une bonne tenue de route, l'Alfa 145/146 reste au goût du jour, à condition d'accepter ses suspensions fermes et sa finition approximative. Sa cote modérée en occasion en fait une bonne affaire, pour peu que l'entretien ait été sérieux et sa conduite raisonnable. Si l'on ne recherche pas les performances pures, l'Alfa 145/146 1.4 T.S., mise sur le marché à partir du deuxième trimestre 1997, constitue la meilleure alternative.
Fiche Technique
Lancement en septembre 1994 avec motorisations "Boxer" (4 cyl. à plat) 1.3, 1.6, 1.7 16V, 2.0 16V et 1.9 TD. Restylage et nouvelles motorisations 4 cyl. en ligne en mars 1999 : 1.4 16V, 1.6 16V, 1.8 16V. Moteur 1.9 JTD à partir de juillet 1999.
Berline 3 portes (145) ou 4 portes (146)
Dimensions 4,06 x 1,71 x 1,43 m
Poids mini 1160 kg
Transmission aux roues AV
Moteur 1.4 16V
103 ch à 6300 tr/mn ; 12,6 mkg à 4600 tr/mn ;
0 à 100 km/h : 11,2 s ; v. max de 185 km/h
Moteur 1.6 16V
120 ch à 6300 tr/mn ; 14,7 mkg à 4500 tr/mn ;
0 à 100 km/h : 10,2 s ; v. max de 195 km/h
Moteur 1.8 16V
145 ch à 6500 tr/mn ; 17,2 mkg à 3500 tr/mn ;
0 à 100 km/h : 9,1 s ; v. max de 207 km/h
Moteur 2.0 16V
155 ch à 6400 tr/mn ; 19,1 mkg à 3500 tr/mn ;
0 à 100 km/h : 8,3 s ; v. max de 211 km/h
Moteur 1.9 JTD
105 ch à 4000 tr/mn ; 26 mkg à 2000 tr/mn ;
0 à 100 km/h : 10,5 s ; v. max de 185 km/h
Source: Caradisiac