A compter de janvier 2008, Jean Todt ne sera plus directeur général de la Scuderia Ferrari. Après la retraite de Michael Schumacher, une nouvelle page se tourne pour le team italien.
par Gilles Festor
Quelques instants après l’annonce de l’arrivée de Ross Brawn à la tête de Honda F1 team lundi, l’écurie Ferrari a diffusé un communiqué dévoilant une refonte de sa structure technique. On apprenait ainsi que Jean Todt quitterait à partir de 2008 le rôle de directeur de la «Gestione Sportiva» de la Scuderia. Son remplaçant est déjà connu : il s’agira de Stefani Domenicali, ancien directeur sportif. Ferrari précisait que Mario Almondo devenait directeur des opérations, Aldo Costa, directeur technique alors que Gilles Simon conservait le département du développement et du design moteur.
Un poste d’administrateur délégué
L’an passé, la question de l’avenir de Jean Todt s’était posée avec le départ de Ross Brawn en année sabbatique et la retraite sportive de Michael Schumacher. A 61 ans pourtant et après avoir passé 14 saisons à Maranello, le natif de Pierrefort n’a pas encore complètement tourné le dos à ses responsabilités au sein de la marque. Le «Petit Napoléon» assurera sa fonction d’administrateur délégué du constructeur quelques mois après avoir amené Ferrari à un nouveau doublé titre Constructeurs et Pilotes.
Cette annonce tombe alors que les rumeurs de désaccords entre Luca Di Montezemolo, le président de Ferrari, et le Français, avaient enflé ces dernières semaines. Interrogé à ce sujet, le dirigeant italien avait pourtant assuré dans la presse transalpine que Todt conserverait ses fonctions la saison prochaine : «Lors des moments difficiles, Jean Todt a toujours été là pour faire de notre écurie une équipe forte. Todt est le PDG de Ferrari et jusqu’à nouvel ordre il gardera ce poste, tout en gardant la gestion de notre partie Motorsport.» Di Montezemolo avait toutefois précisé qu’un nouvel «organigramme de la Scuderia en 2008 serait dévoilé à Noël.»
Tensions avec Di Montezemolo ?
Ce remaniement un peu anticipé intervient alors que vient d’être nommé Ross Brawn à la tête de Honda. Ce n’est un secret pour personne, Ross Brawn visait la place de l’ancien patron de Peugeot Sport. Si Ferrari savait que le Français allait prendre du recul, pourquoi alors les négociations entre Brawn, ancien de la maison, et la direction de Ferrari n’ont-elles pas abouti ? La question reste pour le moment sans réponse. Une chose est certaine : la toute puissance de Jean Todt à la tête de l’écurie italienne s’était un peu effritée ces derniers mois. Le cheval cabré s’est certes adjugé un nouveau titre mondial Constructeurs mais peut remercier la FIA d’avoir exclu McLaren du championnat après le «Stepneygate». Sans ce coup de pouce, les monoplaces rouges, touchées par des problèmes de fiabilité, n’auraient pas été couvertes de lauriers. La gestion du scandale d’espionnage et l’attitude jusqu’au-boutiste de Todt n’auraient pas fait l’unanimité non plus au sein de rangs de l’équipe.
source: sport24.com